LA DISPARITION
--> Une femme, un enfant qui vient de naître, un job à la BBC : voilà l'existence sans relief de Richard Taylor, jusqu'à ce qu'une voisine emménage et jouisse trop bruyamment pour ce couple qui ne fait plus l'amour, et qu'il disparaisse tout à coup, envoyant une lettre à sa mère alitée à l'hôpital de Tokyo ...Chapitre après chapitre, ce sont toutes les femmes qui l'ont croisé ou connu qui témoignent et cherchent à comprendre sa disparition. Cette fuite, c'est celle d'une vie choisie par d'autres, une vie de lâche qui a voulu faire ce qu'attendait de lui sa mère, une vie insipide entrant dans la norme. Mais que va-t-il trouver en fuyant ? L'auteur ne choisit pas de lui faciliter la tâche : il ne tombera pas amoureux, ne reconstruira pas une vie merveilleuse. De fait, dans ce roman, Arnaud Cathrine ne semble pas croire aux couples heureux. Il manque toujours chez chacun d'entre eux cette petite étincelle : déçus de ne pas la trouver dans leur couple, certains préfèrent partir, plutôt que de poursuivre leur vie tranquille, espérant trouver l'amour ailleurs, le vrai. En revanche, il fait de la voisine, célibataire depuis dix ans, le personnage paradoxalement le moins frustré de tous. A méditer ?
"David est un mec bien. Je l'ai toujours su. Notre petite vie aurait d'ailleurs pu durer longtemps comme ça. C'est ce que je lui ai dit peu avant que nous entamions la procédure de divorce : "Et si on continuait comme ça, avec chacun une vie à soi... Car, à bien y réfléchir, nous sommes mieux lotis que pas mal de gens : nous nous entendons bien, nous avons beaucoup de choses à nous dire. Alors pourquoi pas ? - Molly... Tu sais bien..." David dit souvent qu'on n'a qu'une vie ; ou plutôt, David a souvent invoqué cette formule pendant la période qui a précédé le divorce : on n'a qu'une vie. Devions-nous, pour autant, mettre un terme à cette vie de couple qui, certes, ressemblait davantage à la cohabitation de deux vieux amis qu'autre chose ?" (p. 109-110) La disparition de Richard Taylor de Arnaud CATHRINE, Verticales, 2007. – 194 p.. – ISBN 978-2-07-078129-4 : 17,50 €.
Ecrit par albertdang, le Dimanche 22 Mars 2009, 06:26 dans la rubrique Le Tropique du Quotidien.
Commentaires :
Nau
euh c'est moi ou tes polices n'apparaisse pas du tout ? le fond noir sur du Rouge çaa fait un peu jeanne Mas, t'as pas plus chaud :)