La mer, c'est toujours l'ouverture vers l'ailleurs, vers la liberté, la fuite par l'éther, la possibilité de se resourcer sans toucher à rien qui abime. La mer en hiver repose plus que l'été, une lumière qui n'étouffe pas.
Quitter Oviedo pour Gijon, c'est comme sortir d'un étau. Soudain on a l'impression d'être sorti d'une cage, l'atmosphère est moins lourde, les gens vous scrutent moins sur ce que vous portez, sur votre faciès, sur les sacs de course...Gijon a l'habitude du public international, de d'autres façons de s'habiller, d'un certain anti-conformisme venant de dehors, et puis parce que la mer est là qui concentre tout.
La ville est toujours en perpétuelle rénovation de façade, des splendeurs architecturales émergent, renaissent, les habitants vivent de promenades, de musées, de cafés et de magasins. C'est une déambulation agréable. Le soir, en reprenant le bus pour Oviedo, celui-ci est resté bloqué une demie heure à cause d'une mercedez garée en double file empêchant sa manoeuvre de sortie de la gare, un Asturien a élevé la voix, narguant sa rage de la situation, de son retard, puis de l'incompétence du conducteur de bus, de la compagnie de bus, et puis on comprend aussi de l'exaspération d'une vie provinciale, étouffante et conformiste, masquant une certaine violence à peine contenue.