Les titres des 6 nouvelles donnent le ton : "Sainte Rita","Monsieur Bernard","Deh vieni non tadar","L'enclave","Dix ans de mariage","Le chat", des portraits de femmes et d'hommes dans des vies destituées, abîmées par la quête de l'amour, mais récompensées dans le travail. Le confort ne sauve pas  de la solitude, ni ne rend lucide la vacuité de l'existence. Les femmes sont nombreuses perdantes, et les hommes des sexes pas si faibles.

"L'enclave" est ma nouvelle préférée, le ton légèrement à la Duras ; raconte le quotidien de 2 veuves autour de leur rencontre hebdomadaire pour parler de la vie qui s'en va, de tout ce qui fout le camp...en voici l'incipit : "C'est une vieille femme. Beaucoup plus jeune, elle était déjà vieille. Il y a longtemps qu'elle fait vieille, qu'elle se sent vieille. Là où elle vit, il n'est pas de mise de faire plus jeune que son âge. Elle vit dans une enclave. On y naît, on y grandit, puis on se marie, on a des enfants. Quand c'est à leur tour de grandir, la fin commence, on devient vieux. Qui dit vieux, dit bientôt mort. Qui dit bientôt, dit déjà."

Mon passage favori dans "L'enclave", page 102 : "Les dentiers mastiquent. Des miettes tombent sans bruit sur la misère du monde".

"Sainte Rita, patronne des causes désespérées" de Claire WOLNIEWICZ, édition finitude, 141 pages, 14 euros.