CATHARSIS ENTRE 1:40:00 ET 1:40:16
--> « Chacun a les émotions qu'il mérite. » André Suarès
Il y a une "chose" dans ce temps existant qui représente l'émotion de ma vie, la façon dont elle la figure, le plus petit commun dénominateur. C'est très étrange de vivre cette vision là chaque instant de sa vie, alors qu'aucun aspect de ma vie n'est lié à ça. Cela se présente, c'est tout. Et c'est déjà énorme. Se dire qu'il existe cette "chose" pour témoigner de tous les états de sa vie, l'invisible et l'incohérent, et seulement cette "chose" là. Toutes mes vies en un seul moment, un seul geste, un seul point, identification, purgation, allègement. Un truc de fou quand j'y pense, mais quand je creuse un peu, je peux réaliser que cela ne peut être que ça, cette "chose" là. Il suffit que je marche seul dans la rue, que la vie se déroule devant moi dans toute sa simplicité ; parfois c'est pendant une conversation ennuyeuse, ou d'autres fois dans des lieux très bruyants ; ces instants d'abandon de soi pour laisser une place plus grande à la vie, parfois au silence ; un moment où je ne m'appartiens plus, ou alors au contraire trop attaché ; je me suis demandé si ce n'était pas ce "temps de vivre, quand s'enfuit mon équilibre" de Mylène Farmer.
Quand cela se passe, je n'ai plus vision de rien, je reçois une énergie extraordinaire de la vie tout en restant ancré à la réalité, cela produit une décharge de bien être. Extase ? J'imaginais l' état extatique autrement, comme un moment unique et destitué de soi avec une iconographie un peu franciscaine, or je suis encore en moi, je reste tout à fait ordinaire...ou fou, et je vis cette chose très souvent, cela se répète tout le temps. Tout le temps.
Cette "chose" est entre 1:40:00 et 1:40:16, dure donc 16 secondes. Cette "chose" est une scène de danse. Et cette scène est dans un concert de M., le Drowned World. C'est le final de la finale du concert, un moment incroyable d'énergie, une formulation d'immortalité, quelque chose qui dit à ce moment là, c'est-à-dire dans la dernière minute de ce concert, que ce n'est que le début, que cela va recommencer de plus belle, que l'énergie est là pour redoper tout, la vie, le recommencement, la génèse, l'apothéose, l'apathanatismos, l'unio mystica. Banni l'abandon, la fatigue, le renoncement, la défaite. 16 secondes pour dire tout ça, c'est une éternité parfois 16 secondes, qui pouvait le concevoir ? Et je suis ces 16 secondes là, qui sont tous les instants de ma vie, et c'est un très grand mystère de se retrouver là, et une violence à moi-même inouie de révéler cela.
« Nous voyons ces mêmes personnes, quand elles ont eu recours aux mélodies qui transportent l'âme hors d'elle-même, remises d'aplomb comme si elles avaient pris un remède et une purgation. C'est à ce même traitement dès lors que doivent être nécessairement soumis à la fois ceux qui sont enclins à la pitié et ceux qui sont enclins à la terreur, et tous les autres qui, d'une façon générale, sont sous l'empire d'une émotion quelconque pour autant qu'il y a en chacun d'eux tendance à de telles émotions, et pour tous il se produit une certaine purgation et un allégement accompagné de plaisir. Or c'est de la même façon aussi que les mélodies purgatrices procurent à l'homme une joie inoffensive. » dans La Politique d'Aristote.
Quand cela se passe, je n'ai plus vision de rien, je reçois une énergie extraordinaire de la vie tout en restant ancré à la réalité, cela produit une décharge de bien être. Extase ? J'imaginais l' état extatique autrement, comme un moment unique et destitué de soi avec une iconographie un peu franciscaine, or je suis encore en moi, je reste tout à fait ordinaire...ou fou, et je vis cette chose très souvent, cela se répète tout le temps. Tout le temps.
Cette "chose" est entre 1:40:00 et 1:40:16, dure donc 16 secondes. Cette "chose" est une scène de danse. Et cette scène est dans un concert de M., le Drowned World. C'est le final de la finale du concert, un moment incroyable d'énergie, une formulation d'immortalité, quelque chose qui dit à ce moment là, c'est-à-dire dans la dernière minute de ce concert, que ce n'est que le début, que cela va recommencer de plus belle, que l'énergie est là pour redoper tout, la vie, le recommencement, la génèse, l'apothéose, l'apathanatismos, l'unio mystica. Banni l'abandon, la fatigue, le renoncement, la défaite. 16 secondes pour dire tout ça, c'est une éternité parfois 16 secondes, qui pouvait le concevoir ? Et je suis ces 16 secondes là, qui sont tous les instants de ma vie, et c'est un très grand mystère de se retrouver là, et une violence à moi-même inouie de révéler cela.
« Nous voyons ces mêmes personnes, quand elles ont eu recours aux mélodies qui transportent l'âme hors d'elle-même, remises d'aplomb comme si elles avaient pris un remède et une purgation. C'est à ce même traitement dès lors que doivent être nécessairement soumis à la fois ceux qui sont enclins à la pitié et ceux qui sont enclins à la terreur, et tous les autres qui, d'une façon générale, sont sous l'empire d'une émotion quelconque pour autant qu'il y a en chacun d'eux tendance à de telles émotions, et pour tous il se produit une certaine purgation et un allégement accompagné de plaisir. Or c'est de la même façon aussi que les mélodies purgatrices procurent à l'homme une joie inoffensive. » dans La Politique d'Aristote.
Ecrit par albertdang, le Jeudi 27 Novembre 2008, 03:12 dans la rubrique Mettre l'éternité à la mode.
Commentaires :
C'est beau la pluie qui tombe...
Bises..C...