HAIKU AUTOMNE 2
--> LIEU-DIT L'ETERNITE, Emily Dickinson "Balayer le Coeur | Mettre l'Amour de côté | Nous ne nous en servirons plus | Avant l'Eternité" Ce volume réunit plus de 15o poèmes de l'une des plus grandes poètesses du XIXè siècle. Hantée par le néant, Emily Dickinson n'a eu de cesse de questionner la nature, la folie, la foi, l'amour et la mort. Sa poésie, habitée de fulgurances mystiques, joue autant de la gravité que de l'ironie, de l'émerveillement que de la dérision, mêlant sentiments intimes et thèmes universels avec une audace stylistique et rythmique d'une modernité saisissante.
BARBARA, interview magazine Chorus.
- Finalement vous vous définissez comme quelqu'un d'optimiste ou de pessimiste?
Barbara - Je me définirais comme quelqu'un de très optimiste, de très vivant et joyeux, avec donc fatalement de grandes angoisses, la vie étant si merveilleuse que l'on peut avoir peur de la perdre, pour les autres comme pour soi-même car il faut adorer la vie pour être conscient de la mort? Et contrairement à ce qui a été dit souvent sur moi (que j'étais morbide ou que j'aimais la mort) c'est parce que j'aime passionnément la vie que la mort a tout de suite retenu mon attention.
- L'un des mots qui vous correspond le mieux est sans doute celui de "solitude". Qu'évoque-t-il pour vous?
Barbara - Il m'évoque un jardin, à 6 heures du soir...La solitude, c'est monstrueux. C'est à la fois un grand égocentrisme et une grande force, parce que ça permet de se récupérer, donc de se recharger, donc d'être mieux et davantage à l'écoute des autres ; dans la solitude, c'est comme dans la nuit, les choses nous parviennent. Beaucoup de gens ne supportent pas de se retrouver seuls avec eux-même ; chez moi, au contraire, il y a une incapacité à faire autrement.
- Vous avez beaucoup parlé de bonheur de votre vie professionnelle. Diriez-vous que vous avez également réussi votre vie de femme?
Barbara - Réussir ma vie de femme, ç'aurait été, pour moi, avoir des enfants. Hélas cela ne s'est pas fait. Mais je dis que j'ai rencontré des hommes qui m'ont aussi accouchée de moi, des hommes qui ont eu pour moi une importance extraordinaire. Des hommes dont je n'ai pas le regret de l'absence mais dont j'ai des souvenirs, et une présence en moi, très surprenante et très belle.
- Si vous regardez en arrière, vous diriez que vous avez eu une vie heureuse?
Barbara - Je dirais que, comme chacun d'entre nous, j'ai connu des déserts, des tempêtes et des repos, des ombres et des soleils. Je dirais qu'à l'instant où nous parlons - et je ne veux pas penser aux autres mais à moi seule - je suis quelqu'un d'heureux parce que je vais bientôt aller chanter. Mais je pense à tout ce qui nous entoure, à ceux qui souffrent, à ceux qui meurent, je ne peux pas être heureuse. Car on ne peut pas être vraiment heureuse si l'on ne s'est pas complètement replié sur soi. C'est impossible.
- Lorsque vous vivez ces périodes de solitude, réfugiée dans votre maison, êtes-vous ouverte à ce qui se passe dans le monde?
Barbara - Tout à fait. Bien davantage que quand je vais dans le monde. Parce que l'écoute est plus grande. Je me sens très concernée mais impuissante, tellement! Et même souvent honteuse d'éxister, de manger, de vivre, quand je sais tout ce qui se passe...Je crois que l'important c'est d'être conscient, de rester vigilant, et de chaque jour savoir tout cela, ne rien oublier.
- Il y a des choses dont vous êtes fière?
Barbara - Oui. Mais je n'y pense jamais. Fière, c'est peut-être un peu fort. Disons plutôt des choses dont je n'ai pas honte. Par exemple la façon dont j'ai fait mon métier. Mais en fait, je crois que je n'ai pas de honte, jamais...
Barbara - Je me définirais comme quelqu'un de très optimiste, de très vivant et joyeux, avec donc fatalement de grandes angoisses, la vie étant si merveilleuse que l'on peut avoir peur de la perdre, pour les autres comme pour soi-même car il faut adorer la vie pour être conscient de la mort? Et contrairement à ce qui a été dit souvent sur moi (que j'étais morbide ou que j'aimais la mort) c'est parce que j'aime passionnément la vie que la mort a tout de suite retenu mon attention.
- L'un des mots qui vous correspond le mieux est sans doute celui de "solitude". Qu'évoque-t-il pour vous?
Barbara - Il m'évoque un jardin, à 6 heures du soir...La solitude, c'est monstrueux. C'est à la fois un grand égocentrisme et une grande force, parce que ça permet de se récupérer, donc de se recharger, donc d'être mieux et davantage à l'écoute des autres ; dans la solitude, c'est comme dans la nuit, les choses nous parviennent. Beaucoup de gens ne supportent pas de se retrouver seuls avec eux-même ; chez moi, au contraire, il y a une incapacité à faire autrement.
- Vous avez beaucoup parlé de bonheur de votre vie professionnelle. Diriez-vous que vous avez également réussi votre vie de femme?
Barbara - Réussir ma vie de femme, ç'aurait été, pour moi, avoir des enfants. Hélas cela ne s'est pas fait. Mais je dis que j'ai rencontré des hommes qui m'ont aussi accouchée de moi, des hommes qui ont eu pour moi une importance extraordinaire. Des hommes dont je n'ai pas le regret de l'absence mais dont j'ai des souvenirs, et une présence en moi, très surprenante et très belle.
- Si vous regardez en arrière, vous diriez que vous avez eu une vie heureuse?
Barbara - Je dirais que, comme chacun d'entre nous, j'ai connu des déserts, des tempêtes et des repos, des ombres et des soleils. Je dirais qu'à l'instant où nous parlons - et je ne veux pas penser aux autres mais à moi seule - je suis quelqu'un d'heureux parce que je vais bientôt aller chanter. Mais je pense à tout ce qui nous entoure, à ceux qui souffrent, à ceux qui meurent, je ne peux pas être heureuse. Car on ne peut pas être vraiment heureuse si l'on ne s'est pas complètement replié sur soi. C'est impossible.
- Lorsque vous vivez ces périodes de solitude, réfugiée dans votre maison, êtes-vous ouverte à ce qui se passe dans le monde?
Barbara - Tout à fait. Bien davantage que quand je vais dans le monde. Parce que l'écoute est plus grande. Je me sens très concernée mais impuissante, tellement! Et même souvent honteuse d'éxister, de manger, de vivre, quand je sais tout ce qui se passe...Je crois que l'important c'est d'être conscient, de rester vigilant, et de chaque jour savoir tout cela, ne rien oublier.
- Il y a des choses dont vous êtes fière?
Barbara - Oui. Mais je n'y pense jamais. Fière, c'est peut-être un peu fort. Disons plutôt des choses dont je n'ai pas honte. Par exemple la façon dont j'ai fait mon métier. Mais en fait, je crois que je n'ai pas de honte, jamais...
Ecrit par albertdang, le Dimanche 15 Février 2009, 04:42 dans la rubrique Mettre l'éternité à la mode.